Divers et d'été 2013
Juste un peu de tendresse...
Je ne veux pas
de nos mains fébriles
qui enlèvent
malhabiles,
les voiles du jour
pour se goinfrer
de plaisir.
Je veux juste
que ta main apaisée
prenne la mienne
et qu'elles se causent
paume contre paume.
Je ne veux pas
dans mes marais
de ta bouche avide
comme un enfant
qui patauge
dans une flaque
tandis que je tressaille.
Je veux juste
que tes lèvres
piquettent mon visage
comme les pâquerettes
dans un champ.
Je ne veux pas
de nos corps
qui se serrent
haletant
comme chien assoiffé,
de ton va et vient
qui pleure
sur ma jambe
avant de régaler
mes cachettes gourmandes.
Je veux juste
enfouir mes doigts
dans l'herbe
de ton torse
ou balayer
doucement
la lassitude de ta joue.
Juste un peu de tendresse
pour bercer la mélancolie
de nos deux cœurs.
La grande matriochka
a étouffé ses petites poupées
pour ne pas pleurer....
L'enfant,
tend son cœur
dans la coupe de ses mains
mais sa mère se tient
à la rampe de l’indifférence.
Et lui en face
de ces yeux de glace,
avec ses attentes,
son envie
d’un doux nid maternel
où poser sa tendresse,
sa faim de cet amour
qui reste silence,
il se construit
des châteaux en Espagne,
il se barricade
dans ses rêves,
il se jure
que plus jamais,
il ne souffrira
pour une femme.
et depuis,
quand une femme
lui tend son cœur
dans la coupe de ses mains,
il se tient
à la rampe de l'indifférence
et poursuit son chemin
préférant juste frémir
pour une brise du matin.
La grande matriochka
a étouffé ses petites poupées
pour ne pas pleurer....
Paradoxe de l'amour
C'est quand l'Autre est loin qu'on l'aime le plus fort.
Quand l'Autre est là,
vous êtes content(e) mais
il y a des moments où il (elle) vous énerve.
Ses manies vous agacent : toujours ranger ses p'tites affaires à la même place,souper tôt,s'obliger à regarder en différé l' émission de chansons ou le rugby , devoir LUI faire à manger alors que vous seul(e) vous vous contenteriez d'un yaourt et d'une pomme...
L'Autre chamboule vos habitudes, votre chère tranquillité .Il (elle) demande des risettes, des bisous alors que vous avez d'autres choses en tête !
Quand l'Autre est là, vous n'avez plus de temps pour rêver, pour créer. Vous n'avez même plus le droit d'être malheureux puisque vous êtes à deux !
Vous vous maquillez dès le matin, ne rotez plus sans un pardon,vous ne traînez plus au gré de vos envies : un pt'tit moment de lecture,un film à la télé, une peinture à terminer,un poème qui vous vient, des fenêtres à ouvrir sur la toile pour s'évader vers d'autres visages...
Vous voulez à la fois que l'Autre soit là et qu'il n'y soit pas.
Dehors, vous marchez à son allure : ralentir son pas dans les descentes parce qu'elle a les pétoches,se presser dans les magasins pour éviter son impatience...
Mais quand l'Autre est loin,
vous pensez à ses manies,elles deviennent jolies, et vous souriez, tout ému(e).
Vous mangez seul sur le coin de la table votre boîte de thon ou si l'appétit n'est pas là, juste un bonbon. Vous auriez tant voulu mijoter un carré d'agneau ou une tarte croustillante à partager et puis aller boire un café dans le salon en croquant du chocolat et en écoutant un vinyle!
Vous voudriez lui raconter vos chagrins de l'enfance,vos rêves, le dur moment passé avec des enfants chahuteurs, le livre que vous venez de lire , un souvenir qui vous tient à cœur mais... à côté de vous sur le canapé, il n'y a que le petit creux que l'Autre a laissé.
Vous êtes libre enfin de marcher sur les chemins de terre, de flâner dans les magasins...mais vous n'avez plus de compagnie à qui dire : « regarde cela !....ça me rappelle.... » et vous voudriez alors marcher à l'amble main dans la main avec lui ou elle.
C'est quand l'Autre est loin qu'on l'aime le plus fort !
Quand dans une réunion d'amis ,l'Autre est là,
vous êtes heureux d'être ensemble mais
les hommes seuls ne vous disent plus que vous êtes jolie. Si votre cœur n'est plus à prendre, ils vous voient à peine.
Vous souhaiteriez encore près de vous ces courtisans avec leurs airs charmeurs .
Et vous,vous voudriez courir vers un sourire, une belle blonde à conquérir avec un poème mais vous sentez dans votre dos le regard de l'Autre qui vous bride.
Ah vous l’éborgneriez bien à ce moment là !
Alors vous regrettez ce pays des célibataires ,cette vie légère où l'on joue à se séduire. L'adolescence est de retour.
Quand dans une réunion d'amis , l'Autre n'est pas là,
dans cette assemblée vous êtes étranger, vous ne parlez pas leur langue, vous pensez à l'Autre qui vous comprend au quart de tour et qui partage vos idées.
Vous voudriez le(la) voir parmi ces gens pour vous amarrer à son regard...
ou bien vous retrouvez votre Cour , vous butinez ici et là, mais au fond, vous savez que vous n'avez plus vingt ans , que cette exaltation est éphémère et que ni pour eux ,ni pour vous c'est l'Essentiel alors vous revenez dans votre masure
écrire votre solitude et pleurer l'Autre qui est loin et ne viendra pas
car c'est quand l'Autre est loin qu'on l'aime le plus fort.
Je voudrais pleurer...
Des larmes torrents
qui ravinent mes joues.
Des pluies diluviennes
qui entraînent ma peine.
Des sanglots
qui se bousculent
au portillon de mon cœur.
Des coups de boule
dans cette putain de vie.
Mais je ne suis qu'un glacier.
Épines et velours
Il n'est pas l'heure
de s'asseoir
sur le seuil du soir,
de lisser
le temps épuisé !
La vie sautille.
En route !
Je veux encore des roses.
-Épines et velours-
A la poubelle
les épluchures des amertumes,
les pépins des pommes d'amour
tous ces freins
qui endorment
et font serrer les poings !
Roulement d'un matin.
Je veux encore des roses.
-Epines et velours-
C'en est fini
du marchand de sable pressé,
des étoiles reniées,
des papillons désailés !
Une romance se lève.
Mes pattes d'oies
empoignent des rires.
Il est toujours temps de vivre !
Je veux encore des roses.
-Épines et velours-
Que fais-tu mon poète,
nu dans ta bulle,
perdu dans un rêve
que promène ta plume ?
C'est encore l'aube,
dehors est tout rose.
Dans ton plus simple appareil,
mon troubadour,tu me réveilles.
Viens me dire à l'oreille
ce que tu écris
pendant mon sommeil.
Que fais-tu mon poète,
nu dans ta bulle,
perdu dans un rêve
que promène ta plume ?
Sur papier glacé,
tes pensées sont couchées,
c'est au tour de ton corps
mon tendre, de s'étendre.
Le lit est dans la chaleur
et mon envie dans l'aurore.
Que fais-tu mon poète,
nu dans ta bulle,
perdu dans un rêve
que promène ta plume ?
Te voilà !
Ta petite joie
sort de sa cachette
1,2,3 soleil,
elle grimpe à l'échelle.
On est bien, tu vois,
au delà de la poésie.
Au diable les écrits !
On fait rimer BONHEUR
avec NOS DEUX CŒURS
dans la vraie vie.
Mes amis ( à Jipé , Luc et à toi,Dominique)
Quand le ciel n'a plus d'étoile,
ils allument leur lampe de chevet
et avec leur grand mouchoir,
ils essuient mes yeux.
Quand je suis perdue
dans la forêt des doutes,
ils déplient des cartes
pour me suggérer des routes.
Quand je suis dans l'embarras,
ils offrent leurs bras
et se font jardinier,
électricien, chauffeur...
Ils travaillent pour du beurre ;
Ils sont tout ouïe
à mes histoires alambiquées
et en échange,ils racontent
des bribes de leur vie.
C'est surtout moi qui compte !
Ils s'inquiètent de mes silences.
Quand je suis seule,
ils sont mes nids
et quand je m'envole,
ils rient.
Ce sont les doudous
de mon enfance
toujours là
pour mes chagrins
et qu’égoïstement je délaisse
quand mon cœur est en liesse
pour un amour incertain.
Alors je les mets dans ce poème
avec une larme de tendresse
et un merci soleilleux
pour que toujours ils restent .
Que serais-je sans eux?
Monologue
Tu as en toi un océan
avec ses vagues qui cognent
ou son étal d'argent,
Pourquoi femme stupide
tu l' endigues ?
Tu as mille couleurs
qui trépignent
d'être dans la prison de ton cœur,
Toi bécasse
qui rêves de partage,
pourquoi tu les cadenasses ?
Tu empoches
chaque frisson d'un poème
chaque fêlure d'une histoire,
chaque blessure.
Les larmes sont figées
au creux de tes yeux.
Toi pauvre conne,
tu restes atone.
Tu voudrais parler
mais les mots s'emmêlent
comme tes colliers
dans le tiroir.
Ils font des nœuds
inextricables
et toi imbécile,
tu les regardes, immobile.
Il arrive
qu'à la lueur
d'un doux regard
ou quand le vin
ouvre ta porte,
tes mots prennent
la poudre d'escampette.
Tu n'es plus secrète.
Mais dès que la nuit tombe,
petite sotte
tu rentres tes paroles
au bercail.
Alors parfois,
étouffant dans le brouhaha
de tes silences,
tu libères tes mots,
tu les laisses courir.
Fébriles,
ils délivrent tes cris intimes,
tes volcans et tes orages.
Enfin sur la page,
tu peux dire
ce que tu voulais dire.
Tu es bête
d'être muette
mais tu es poète !
A écouter ICI
Se connaître
Je venais de la nuit.
Une lueur m'a éblouie,
je me suis crue en plein soleil.
Avec lui,
j'ai couru
à perdre haleine
comme une enfant
émerveillée par le printemps.
Il m'a embarquée
pour des horizons
couleur de ses yeux.
Entraînée
dans un tourbillon délicieux,
je me suis noyée
dans le ciel.
Aujourd'hui,
seule,
naufragée
sur la grève,
je relis son poème
« un peu de silence »
et je le rencontre
pour la première fois.
Dans le tournis de nos sens,
nous n'avions pas fait connaissance !
Et si, dans l'apaisement retrouvé,
désenvoûtés, on s'apprenait ?
Rencontre
J'accoste sur ton rivage
de livres et de musique.
Première dînette.
Aujourd'hui c'est la fête.
On a de la chance !
Nos cœurs dansent la barcarolle.
Surpris par notre entente,
on se prend la main
pour découvrir nos chemins.
Les papillons volent.
Je ris
de tes lectures d'étiquettes,
tu te moques
de ma chevelure sauvage.
L'insouciance
chante à tue tête
et nous n'avons plus d'âge.
Dans ton sourire bleu,
sous tes doigts troubadours,
j'ouvre ma cage,
j'ose me mettre au soleil.
Et quand tu es heureux,
je jubile d'être la fée
de tes sens en réveil.
Notre rencontre nous grise.
Elle a la saveur d'un roman
puis doucement elle se repose...
Pour toi,elle ne rivalise pas
avec les histoires
de tes rêves et de tes livres.
Je m'assois et je l'attise,
la tête toujours pleine d'étoiles
mais toi, tu dis :
« C'était peu de chose ! »
et tu t'en vas.
A écouter ICI
« Je t'aime »
Zut !
il m'échappe
le mot qui fâche !
Il va croire
que j'm'attache !
Il va croire
que j' l'aime !
Il a peur !
Pourtant...
C'est juste un cri.
C'est mon cœur
qui jouit
parce qu'un instant
avec lui
j'ai touché l'Infini.
L'amour.....
L'amour
c'est mieux
que dans les rêves,
ça se tisse
avec les fils de la vie ;
Ce n'est pas un froufrou
qui enivre un matin
puis passe son chemin,
ça ne vit pas qu'au ciel,
ça s'enfonce dans la terre.
Ça surpasse l'amour fou.
C'est doux et amer .
L'amour
c'est mieux
que dans les rêves,
ça se tisse
avec les fils de la vie.
Ce n'est pas retrouver sa jeunesse
dans un corps à corps,
c'est bâtir cette tendresse
qu'on voit dans les yeux
d'un couple de vieux .
Ce n'est pas une extase.
ça berce simplement
avec des gestes clairs.
L'amour
c'est mieux
que dans les rêves,
ça se tisse
avec les fils de la vie .
Ce n'est pas toucher du doigt
l'idéal,
c'est pétrir à deux
l'argile du banal .
ça ne s'abreuve pas
en altitude
de griserie et de frissons
ça se nourrit
dans la quiètude
de pas à pas à l'unisson.
L'amour
c'est mieux
que dans les rêves,
ça se tisse
avec les fils de la vie .
A écouter ICI
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