Petits moments
Etirer du soleil
Des gouttes mandarine
Les écheveler sur la bruine
Et les lécher de la pointe…jusqu'à la racine.
Oreiller gorgé de duvet de corbeau
Appelle en vain ta tête à coucher
Pour faire naître le jour.
Dans le désert
Toi
Mon oasis.
Mirage ?
Idées noires.
Nuit blanche.
En vie de toi.
Des autres,
J'en ai mare et cage.
Le radiateur murmure.
Tendre les doigts pour l'écouter.
Fonte des neiges.
Passer le temps
Et boire aujourd'hui
Sans la mouture des regrets.
Couper l'ail
Sur les papillons noirs.
Repas de moules pour ce soir.
Manger des cerises
Se souffler pour rire
Les noyaux au visage.
Rouge baiser et vert printemps.
Une enseigne lumineuse
Dénigre l'intimité
D'une ruelle grise
Amoureuse de la nuit.
Mordiller une herbe
C'est boire à la paille
Le parfum de la terre.
Une épaisse couche de blanc
M'englue.
Plaine étale de nuage
A goût mat de neige.
Se promener dans la campagne
C'est comme gribouiller sur une page.
On y provoque des hasards
Mes mains se rident à ne plus te servir.
Les fruits oubliés dans le compotier
Se ratatinent.
Amour décroché
Frisson
Sur le mur blanc et glacé.
Ton regard ose.
Ton regard m'arrose.
Un soleil pousse dans mon ventre.
Arracher les décalco « manies »
Des murs de l'habitude
Pour apprendre ailleurs.
Il pleut
Des multitudes
D'épingles noires.
Une arrogance folle
Empoigne la tignasse des arbres
Et les force à brouter au sol
Des résidus de mousse.
Un chat pelé miaule
En comptant les cailloux
Et puis il regarde le ciel.
Espoir stupide d'une prière.
La vigne enserre dans ses boucles
Le fil rectiligne.
Sarment tableau.
Clarté dans la nuit.
Le reflet d'une fenêtre
S'est endormi
Sur la poitrine de la rue.
Semer des fleuves
Qui remontent le courant
Jusqu'à nos genèses.
Midi.
Il hurle le blanc cru
Du mur nu
Sous les douze coups du jour.
Mur du son.
Un portail grince.
Les choses n'ont pas dit
Leurs derniers mots.
Il y a des rides
Sur la lumière
Mais ta main repassera.
Mon bonheur
Tient à un fil
Celui de ton coup.
La mousse
Salive vert de gris
Sur les tuiles.
Un volet se met en colère.
Courant d'air.
Les oiseaux bavardent
Le vent froisse un arbre.
Moi je me tais.
Les fourmis affairées
Grignotent par terre.
Pointillisme très animé.
La coccinelle
Compte les points de ses ailes.
Un printemps de plus.
Le papillon feuillette
Son album colorié.
L'oiseau écrit à la plume
Sur le ciel.
Alphabet du vent.
Traits argentés
Et spirales.
L'escargot joue à cache cache.
L'abeille murmure
Au soleil.
Sucre blond.
De fil en aiguille,
Géométrie fragile.
L'étoile d'araignée.
Les heures boivent des tisanes.
La tiédeur est profonde.
Moments coussins.
Le dehors gris
Grimaçant d'hypocrisie,
Aigri d'indifférence
Gribouille du froid
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