Divers et d'été 2014
Ton absence
Tu as fleuri mon rosier
le temps que s'habitue le jour
puis tu t'es envolé
vers des mirages d'amour.
Tu étais mon ami
dans mon jardin sans-souci
où nos corps en émoi
vivaient sous nos doigts.
Seule,redevenue Cendrillon,
je parcours les allées
désertées par le papillon.
Beaucoup de fleurs, une fois butinées,
ont ainsi été abandonnées !
Les larmes de la nostalgie
mouillent notre échelle.
Ton absence me sourit
comme un arc en ciel.
Tes yeux chantent
au fond de mon grenier
et chaque jour de silence
m'ensemence de gouttes bleutées.
Nécrologie de mon jardin.
Le jardin est un cimetière
que viennent piquer
quelques pies endeuillées.
La mousse s'y étale
et le froid
de sa main glacée
ramasse
les ultimes miettes
de couleurs .
L'érable
tend ses bras
pleurant les feuilles
volées par l'automne.
Le vent l' écorche
et jette son bois mort.
Les massifs
mangent
les plantes crevées
tandis qu'un rosier
récite
un profundis
à son dernier bouton figé.
Même l'herbe,
la bavarde,
se tait.
Les escargots
se sont retirés
dans leur spirale.
Le vieux banc bancale
pourrit sous la pluie.
La vie
a pris
ses cliques et ses claques
mais la terre
est en cloque
et la sève
rejaillira.
Il pleut...
Elle ne lave pas,la pluie,
les ombres geôlières,
les funérailles d'hiver,
elle rajoute
une couche de gris
sur ma mélancolie.
Goutte à goutte
pour mon désert.
Je bois...
Peut être que les fleurs
ressusciteront
s'il ne cesse de pleuvoir !
La boue
colle aux pieds.
On ne peut arracher
la souffrance !
Elle agrippe
les semelles du jour
comme un vautour
sa proie.
Sur les flaques
des petits bateaux d'origami
prennent l'eau
et sombrent.
Épaves d'éclaircies.
Il pleut encore...
Au poète Alain Biaux
Ta poésie est une promenade
au gré des chemins
qui s'ouvrent
quand elle chante.
Ton poème commence...
il nous prend par la main
et nous voilà baladeur
dans le sillage de tes vers.
La musique des mots
qui se mêle souvent
à celles du vent
et de la mer
nous entraîne on ne sait où.
Tu n'as rien prévu d'avance,
c'est ta plume qui mène la danse.
Nous,captivés, on suit...
dans des descentes
- tes puits de souffrance-
dans des montées
-tes envols vers l'Infini-
vers des mirages
-faiseurs de tes espoirs-
à travers les prés
où le foin sent bon.
Ton adolescence y rêve
de seins et de jupons...
Tout au long des routes
de tes histoires,
tu nous cueilles
des images seyantes,
elles atteignent
celles qu'abritent nos jardins,
nous touchent
et nous enchantent.
Quand l'encre
jette l'ancre
après la dernière rime,
on sort lentement
de ce bain d'harmonie …
On gardera longtemps
au fond de nos poches
les beaux cailloux blancs
glanés au fil de tes paroles
qui mouillaient notre cœur.
6 petits textes sur LA NUIT
destinés à un livre d'artiste que je vais réaliser bientôt.
Bol au creux des mains,
la chaleur est contagieuse.
La tisane vespérale coule
le long de mes caniveaux
endormant les passants
qui tourmentent mes rues.
Un doudou
dans son silence usé,
raconte le calme
et boit une larme
dans le cœur d'un enfant.
Prologue à la nuit.
Le lit est une plage
pour des duos de vagues.
Les coquillages s'ouvrent
et les gestes se mêlent.
Nos ombres s'ensoleillent
avant qu'on se reprenne
pour retrouver soi même
dans le puits du sommeil.
Mélange inlassable
de la mouture du passé
et des peurs à venir.
Je parcours mes labyrinthes
sans trouver d'escale
entre aujourd'hui
et demain.
Insomnie.
Sur l'oreiller d'une épaule,
chuchoter nos histoires.
Elles viennent de loin
les paroles de la nuit,
qui se déshabillent
au tournant du soir.
Le noir est transparent
quelquefois.
Quand Morphée
nous prend dans ses bras,
à l'ombre des paupières,
on n'est plus que soi.
Le corps en ciboire,
on se laisse boire
par le sommeil.
Qu'avons-nous au fond de nous ?
Qu'avons-nous
au fond de nous
qui parfois nous enchaîne ?
Une marée noire,
clandestine,
ensevelit nos espoirs.
Des peurs
à notre insu
figent
notre enfant
aux rêves doux.
Des tessons de colère,
venus d'on ne sait où
grèlent
sur nos plaines.
Des déceptions
oubliées
dans nos greniers
crèvent
nos ballons de bonheur.
Qu'avons-nous
au fond de nous
qui parfois est geyser ?
Un printemps anonyme
nous lance
dans nos désirs
les plus fous.
Une avidité
remonte à la surface
des mots inconnus
de notre raison
qui éclosent
sur notre page
comme bulle de savon,
des couleurs inattendues
éclaboussent
notre toile.
Qu'avons-nous
au fond de nous
qui nous hante,
et qui nous condamne
à inlassablement répéter
la même histoire ?
Grand ménage.
Tu démontes
ces étagères bondées d'histoires,
ce grand reposoir
pour la poésie
où tu communiais avec lui
à l'heure des tisanes.
Tu déchires
son pyjama à carreaux gris
dont tu t'enveloppais,le soir.
Il ne t'allait pas comme un gant
mais c'était ton nid.
Les souvenirs
comme feuilles mortes
après un coup de balai,
reviennent à ta porte...
Tu jettes le coussin
que t'offrait son épaule
quand il choisissait pour toi
un film d'autrefois,
terreau de son enfance.
Tu effaces
les promenades
main dans la main
où enfin
tu ne parlais plus aux arbres
puisqu'en duo,
vous mêliez vos voix
à celles des oiseaux.
Les souvenirs
comme feuilles mortes
après un coup de balai,
reviennent à ta porte.
Tu arraches
son image bleue
qui habitait ton cœur.
Tout à coup,
il fait nuit !
Au milieu du vide,
un sourire se craque...
Les souvenirs
comme feuilles mortes,
après un coup de balai,
reviennent à ta porte.
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