Tout seuls
DANS LA FOULE
Line tend les bras.
Les coupes de ses mains
Débordent de sourires
Mais elle ne trouve pas
Sur le mur lisse de la foule
Une patère pour les accrocher.
Les larmes de Léa
S'écrasent là,
Sur le pavé
Déjà mouillé
Et fondent dans la pluie,
Invisibles.
Les cris aigus de Luce
Déchirent le tissu
Monocorde des voix
Mais rien qu'elle
N'entend ses brisures.
Lou s'est levée.
Elle s'est couverte
De lumière aguicheuse
Pour se faire capturer
Dans le regard des autres
-Car elle ne sait se voir
Que dans leur miroir-
Mais les yeux sont sans tain.
Léon grelotte, nu.
Il cherche dans les creux
La chaleur d'une haleine
Mais il prend du vide.
Comme il a froid !
Lisette porte des fleurs des champs
Juteuses de rosée
Pour en joncher la multitude.
Ses pointillés de fraîcheur sèchent sur place.
Luc a des mots et des mots
A dire
Mais ils s'écroulent sur le sol
Les pieds les écrasent
Et les miettes coulent
Avec l'eau des rigoles.
Laure qui rêve d'aspérités
A agripper en serrant les dents,
De lames effilées
Pour strier son désert,
Empoigne des nuages
Qui glissent entre ses doigts
Et laissent sa peau
Humide et glacée.
tout seuls.
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